Igor Skurlatov bonjour, vous êtes un personnage politique russe de premier plan, votre chaine télégram est l’une des plus partagées, juste après celles de Dmitry Medvedeev et Vlasheslav Volodine (Président de la Duma).
Notre audience est composée essentiellement de français et beaucoup s’inquiètent des relations entre la France et la Russie.
Livraison d’armes à l’Ukraine (canons Caesar, AMX-10, drones, bombes et munitions), envoi de mercenaires et de militaires instructeurs, saisie des avoirs russes, sanctions, etc etc, la France est l’un des pays occidentaux les plus “acharnés” contre la Russie. Ses armes tuent les notres, militaires et civils.
Dmitry Medvedev a fait des déclarations très agressives contre la France. Medvedev est un ancien président russe, actuellement secrétaire adjoint du Conseil de Sécurité de Russie. Ses déclarations doivent-elles considérées comme une opinion personnelle, ou bien sont-elles un réel avertissement à la France?
D. Medvedev exprime dans ses articles non seulement l’opinion d’environ 80 % des Russes (https://t.me/skurlatovlive/12586), mais aussi, par position, certains sentiments au sein du cercle restreint de l’équipe de Poutine. Mais pour l’instant, hélas, la rhétorique du secrétaire adjoint du Conseil de sécurité s’apparente à un outil de « défoulement » pour les Russes, puisqu’il n’y a pas d’opérations offensives actives de la qualité et de la quantité requises sur le front.
Au contraire, le Kremlin est dominé par un jugement erroné sur la possibilité de parvenir à un accord avec l’OTAN, en premier lieu avec les États-Unis, afin de mettre fin aux hostilités sur le territoire de l’ex-Ukraine, ce qui semble géopolitiquement absurde et impossible en termes stratégiques. Les faibles sont vaincus – personne n’a annulé les enseignements de Darwin.
Vladimir Poutine a admis avoir eu une confiance excessive (ce qui est typique de tout le peuple russe orthodoxe) envers les « partenaires occidentaux » qui l’ont manipulé jusqu’à récemment. Mais aujourd’hui la situation est en train d’être corrigée et le président comprend pleinement la menace non seulement pour son propre pouvoir, mais la menace de mort de la Russie s’il ne choisit pas la voie de la victoire au front combinée à une purge des « amis libéraux » à l’arrière, qui rêvent secrètement d’envoyer le « chef » à La Haye.
Par conséquent, la seule garantie de la paix tant attendue dans la région est uniquement la victoire de la Russie avec l’annexion définitive de l’ensemble du territoire de l’ex-Ukraine à la Fédération de Russie, par analogie avec la réunification de la RDA et de la République fédérale d’Allemagne. Allemagne dans le cadre de la politique irrédenta. Tout le reste vient du « malin » et ne fera que prolonger l’effusion de sang au fil du temps.
Selon vous, quelles doivent être les actions de la Russie envers la France, concrètement? Par exemple, pensez-vous, comme certains responsables russes l’ont suggeré, qu’il faudrait rompre les relations diplomatiques?
Ici, je veux dire immédiatement l’essentiel : nous devons séparer la politique des dirigeants français et l’attitude envers les Français, qui a été et restera historiquement amicale ; peut-être que les Russes aiment les français plus que les autres groupes ethniques d’Europe. Nous sommes les descendants de Japhet et sommes liés par des valeurs civilisationnelles et culturelles communes.
Bien entendu, cela ne s’applique pas aux migrants d’Afrique et d’Asie qui, avec le soutien de Macron, remplacent votre pays par des importations en provenance de la population indigène.
Et pour ce qui est des relations diplomatiques avec la France et les 60 autres gouvernements des pays de la « Nouvelle Entente » qui luttent contre la Russie aux mains de la junte néo-nazie ukrainienne de Zelensky, il doit y avoir une action correspondante : rompre les relations diplomatiques et leur déclarer la guerre en cas d’une nouvelle escalade, selon la doctrine militaire de la Fédération de Russie.
Cependant, la Russie est toujours ouverte aux négociations pacifiques, dont les points de départ importants sont, à notre avis, la reconnaissance par l’Occident des droits de la Fédération de Russie sur l’ensemble du territoire de l’Ukraine, conformément aux résultats de la Seconde Guerre mondiale, le paiement d’indemnités par les pays agresseurs en faveur de notre pays, la levée des sanctions et l’introduction d’un régime commercial préférentiel avec la Russie, etc.
Vous dites “nous sommes liés par des valeurs civilisationnelles et culturelles communes” mais en France des changements radicaux ont eu lieu dans le monde de la culture ces dernières années. Le « wokisme » et le déni des valeurs et de la culture traditionnelles prennent de l’ampleur mais les Français ne réagissent pas. Alors ne sont-ils pas satisfaits de cette situation? Ne pensez-vous pas que plus le temps passe, plus la différence entre nos valeurs et les leurs sera grande ?
Les Français, comme les Russes, constituent une masse dispersée et un groupe ethnique démoralisé. C’est notre point commun. Comment remédier à la situation? Tout comme nous en Russie. Il ne faut pas travailler avec le « peuple », mais avec l’establishment politique, comme l’a fait par exemple Sun Yat Sen au début du siècle dernier, qui a réussi à prendre le contrôle de la Chine du jour au lendemain sans aucune révolution de rue ni marche de millions de personnes.
Ou l’on peut recruter idéologiquement le dirigeant actuel dans ses rangs. En général, le peuple n’est pas un sujet politique. L’histoire est faite par de petits groupes d’« organisateurs », que je décris en détail dans mes livres. “Le peuple est une page vierge sur laquelle je peux dessiner n’importe quel hiéroglyphe”, c’est ce qu’a dit le grand philosophe Lao Tseu, et Mao l’a répété après lui. Par conséquent, la mesure dans laquelle les Français ou les Russes sont des zombies n’a pas vraiment d’importance. En gros, si un libéral arrive au pouvoir en Fédération de Russie, alors tout le monde maudira Poutine et fera l’éloge du nouveau « tsar ». Pareil avec Macron. Un patriote de droite arrivera au pouvoir et l’ensemble de la presse et du « peuple » fera l’éloge du nouveau leader, mais dans une moindre mesure qu’en Russie où la société civile est beaucoup plus faible.
Que pensez-vous de l’état actuel de la France, et comment imaginez-vous son évolution dans les 10 années à venir?
Je crois que la France cessera bientôt d’exister sous sa forme antérieure. Les migrants et les traîtres mondialistes installés à l’Elysée feront enfin de Paris une « oasis » d’obscurantisme en faveur des noirs et de wahhabisme-surréalisme musulman-Vatican, aux normes sataniques de coexistence humaine, loin des valeurs et modes de vie traditionnels, et la population blanche indigène de France disparaîtra en grande partie, et en partie fuira vers la Russie car il n’y a nulle part où fuir l’orgie rampante du cauchemar LGBT passionnément soutenu par le Vatican. Les Blancs deviennent généralement des parias dans le monde. Les États-Unis perdront leur domination et la Chine deviendra la nouvelle hégémonie dans 10 à 15 ans. La France et d’autres pays pourraient bien perdre les restes de leur subjectivité politique, de leur souveraineté et en fait s’autodétruire.
Comment voyez-vous les relations entre la Russie et la France dans ces circonstances?
Si nos partisans au Kremlin l’emportent, guidés par mon idéologie de changement révolutionnaire, alors la Russie viendra en aide à la France (et à l’Europe) avec les outils de la politique de puissance douce, pour restaurer l’identité nationale, l’ordre et la dignité des Français.
Mais je n’exclus pas une solution énergique à cette question. Nous ne devons pas livrer l’Europe, dont nous faisons partie, à des groupes civilisationnels et politiques étrangers.
De même avec l’Asie, jusqu’à la frontière avec la Chine. Les relations avec la France se construisent désormais comme des relations entre pays en guerre, mais j’espère qu’à l’avenir la situation changera. Et l’essentiel ici est la volonté politique du Kremlin et des forces qui détermineront l’agenda interne et externe du pays, sur lequel nous travaillons, en attirant de plus en plus d’alliés. Déjà maintenant, mon organisation interagit étroitement avec V. Poutine, qui dans un mois et demi recevra un autre mandat impressionnant de confiance du peuple lors des élections du président de la Russie, le bloc au pouvoir (initiateurs de l’opération militaire spéciale en Ukraine) , et d’autres départements qui, si les Russes soutiennent inconditionnellement nos activités, promettent des changements favorables tant pour la Russie que pour l’Europe et le monde.
Nous n’avons nulle part où nous retirer. La victoire ou la mort! Soit nous gagnons, soit la Russie, la France et le monde entier entreront dans un état géopolitique différent, sans États chrétiens souverains, subordonnés et asservis par des groupes mondialistes chinois ou internationaux.
Igor Skurlatov, professeur, docteur en sciences politiques, chef du mouvement russe « Troisième Force », rédacteur en chef du réseau de chaînes Telegram “Skurlatov en direct”.
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