Israël / Iran : la Russie doit rester et reste neutre

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Plusieurs lecteurs me reprochent de ne pas parler du conflit entre Israël et l’Iran, voici donc quelques explications.

D’abord, je parle de la Russie. Pas d’Israël qui, dans le dossier ukrainien est du côté de l’ennemi, et pas de l’Iran qui, dans le conflit ukrainien, est de notre côté.

Ensuite je constate que l’Iran se plaint que son consulat ait été frappé par Israël. C’est en effet une violation des conventions internationales…. comme l’était l’attaque de l’ambassade yankee de Téhéran par les iraniens en 1979. Avec des otages, une méthode décidément appréciée autant par l’Iran que par le Hamas. Les yankees n’ont pas pour autant attaqué l’Iran.

Je constate également que l’Iran aime faire parler la poudre à l’étranger, par exemple en détruisant l’ambassade d’Israël en Argentine en 1990. Quelques légers dégats collatéraux puisque l’école maternelle à côté de l’ambassade avait été pulverisée. 29 morts et 242 blessés. Ou encore toujours en Argentine, une voiture piégée explose devant une association israélienne, 85 morts et 230 blessés.

Alors, que 6 ou 7 responsables du Hamas se soient faits liquider dans l’ambassade d’Iran, bof bof…

Un pays qui utilise le terrorisme d’état peut difficilement se plaindre d’en être victime à son tour.

Ceci dit, la Russie doit rester neutre dans ce conflit entre Israël et l’Iran, et la Russie reste neutre. Ce qui n’empêche pas que nos services collaborent d’un côté avec l’Iran contre les ukrainiens et donc l’OTAN, et de l’autre avec Israël dans le domaine du contre terrorisme en particulier.

Et si le conflit s’étend, il est fort probable que la Russie restera neutre et que ses seules actions seront sur le plan diplomatique.

Nous ne sommes pas les Etats-Unis qui se prétendent le gendarme du monde!

Sur un plan plus global comme je l’expliquais il y a déjà un an, les alliances entre la Russie et l’Iran sont des alliances dictées par les circonstances et par l’attitude hostile des pays occidentaux envers nous. Il n’y a pas d’amour entre la Russie et l’Iran, il n’y a que des intérêts, et les Russes dans leur ensemble ne se sentent que très peu de points communs avec les iraniens. Notre culture, notre mode de vie, nos valeurs sont plus proches de celles des occidentaux d’il y a 50 ans que de celles des iraniens aujourd’hui.

Il est fort probable que si demain les troupeaux de zombies occidentaux se réveillent et relèvent la tête pour revenir à leurs valeurs ancestrales et liquident leurs dirigeants actuels, la Russie sera fort heureuse de les rejoindre. Mais en attendant nous agissons dictés par nos intérêts et non par nos émotions.

Boris Guenadevitch Karpov

Russie et Iran, une alliance de circonstance.