Et si la Russie perdait patience…

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[Boris Karpov: Ecrit par Valérie Bérenger pour RusReinfo, reproduit avec l’accord des intéressés.]

Les politiques et les médias français et européens en ont fait des gorges chaudes. Des raids massifs de drones ont eu lieu sur la Russie et sa capitale à la veille du Jour de la Victoire. Depuis lors, dans la région de Briansk, un pont s’est effondré après le sabotage des piles juste à l’approche d’un train transportant des civils, faisant 69 victimes dont trois enfants. 44 d’entre elles ont été hospitalisées, dont trois dans un état grave. Sept personnes sont décédées. Un deuxième pont s’est effondré dans les régions frontalières 24 heures plus tard sur l’autoroute Trosna-Kalinovka, alors qu’une locomotive de fret était en mouvement. Une partie du train est tombée sur l’autoroute. Des explosions ont aussi endommagé des voies ferrées entre les gares d’Evdakovo et de Saguny, au kilomètre 725 du tronçon Evdakovo-Saguny. Et enfin l’apothéose : 40 bombardiers russes anéantis par des frappes de drones ukrainiens. Kiev affirmait alors avoir incendié plus de 40 bombardiers. « Des dégâts colossaux » !

Seulement voilà, cette information-là c’est un fake ! Et pourtant ils vont tous se jeter dessus et la relayer sans exception. La vidéo va faire le tour de la planète jusqu’au moment où cette même presse aux ordres va se rendre compte que les images qu’elle diffuse et dont elle se goberge sont générées par un nœud neuronal, à savoir une IA. Ainsi, à la 26eme seconde, un « avion » apparaît avec deux cockpits, et à la 56eme seconde, deux personnes fusionnent en une seule, puis se séparent à nouveau.

https://t.me/boriskarpovrussie/156836

Heureusement, dans la réalité des cinq bombardiers réellement touchés tous pourront être réparés. Non content d’être ridicule la presse docile, tout comme les politiques russophobes, continuent de diffuser la propagande anti russe avec un nouveau scoop : les piliers du pont de Crimée ont été détruits par une explosion sous-marine. Là encore le drone sous-marin a rencontré la protection du pilier qui a évité le pire. Mais à chaque fois c’est le même désastre : on porte aux nues les pseudo victoires de Kiev sans même contrôler la véracité des faits.

Il est terrifiant de constater que tous les pro-européens, les pro-Zelenski, politiques et médias en tête, applaudissent et semble satisfaits de voir chaque jour mourir des civils, dont des enfants. A l’heure où la sagesse voudrait que l’on cherche à faire la paix, qui brise systématiquement tout espoir de réconciliation : l’UE, et plus particulièrement la France, la Grande-Bretagne, et l’Allemagne.

Soyons clairs, les Ukrainiens sont bien incapables de mettre seuls en place de tels plans. Car il s’agit d’opérations extrêmement complexes, planifiées sur deux ou trois mois : le SBU a d’abord envoyé des drones FPV sur le territoire russe, dissimulés sous les toits de maisons mobiles en bois installées sur des camions. Au moment opportun, les toits des maisons, télécommandés, ont été ouverts à distance et les drones se sont envolés pour frapper les bombardiers russes. Les ponts ont de même été soigneusement minés. Une logistique bien lourde derrière laquelle plane putativement la main des USA, plus certainement celle de la Grande-Bretagne, et sans aucun doute de la France. Pour s’en convaincre il suffit de constater le nombre de fois où Zelenski et Macron se sont rencontrés dernièrement.

Imaginons toutefois un instant ce que pourrait être la réponse « dure » de la Russie face à une situation qui tend à dégénérer de jour en jour pour le plus grand plaisir des dirigeants européens ?

Donc envisageons un instant que la Russie se fâche et que l’Europe soit à feu et à sang, la France envoie ses enfants aux fronts… N’en doutez pas, soit vous y allez, soit c’est 500 000 € d’amende et cinq ans de prison ferme ! Sans le soutien des USA le rapport de force apparaît largement défavorable à la France, avec 290 têtes nucléaires dont on a négligé l’entretien bien trop souvent, contre quelques 6000 têtes avec les stocks côté russe. Mais qu’elles pourraient être les cibles prioritaires de Moscou sur le territoire français ?

Premières frappes simultanées… l’Elysée, Taverny, Villacoublay

Certes la France dispose d’ogives thermonucléaires, alliées à la portée du missile mer-sol balistique stratégique français M51 qui, en théorie, lui permettrait de vitrifier les principales villes russes, mais n’oublions pas que la Russie aurait beau jeu de les intercepter et qu’il ne faudrait que 200 secondes à un missile Satan pour atomiser prioritairement…

Le poste de commandement Jupiter situé dans le bunker de l’aile Est du palais de l’Elysée à Paris. Prévu pour résister – toujours en théorie – à une attaque nucléaire, le PC de 280 m2 a été creusé à 70 m sous terre à une époque où les missiles intercontinentaux RS 26 conçus pour transporter des ogives nucléaires ou conventionnelles, ou de type hypersoniques Kinjal et Satan n’existaient pas. Il est donc désormais particulièrement vulnérable.

La base militaire de Taverny qui abrite le Centre d’opérations des forces aériennes stratégiques (COFAS) et le Commandement des forces aériennes stratégiques (CFAS). Creusé à 50 mètres sous la forêt de Montmorency, ce poste de commandement est notamment équipé d’un abri antiatomique en cas de guerre nucléaire qui peut recevoir notamment l’État-Major des forces aériennes stratégiques. Sauf que là encore, du fait de la puissance l’armement russe actuel, il est impossible de garantir la sécurité de ceux qui s’y réfugieraient.

La base aérienne de Villacoublay où se trouve l’escadron ET60 qui a notamment pour rôle d’assurer le transport du Président et des membres du gouvernement abrite un Airbus A330-200, 2 Falcon 7X, 2 Falcon 900, deux Falcon 2000 et 3 Super Puma. Mais l’avion présidentiel A330 lui, est basé à la base aérienne 105 Evreux-Fauville.
A Villacoublay se trouvent également l’escadron d’hélicoptères 3/67 Paris et celui de transport 41 Verdun destiné aux autorités militaires. On y trouve également l’Escadrille Aéro Sanitaire (EAS) 6/560 « Étampes » chargée des évacuations sanitaires et l’Escadron de Soutien Technique Aéronautique (ESTA).

En réduisant à néant ces trois points stratégiques la Russie décapite l’état ainsi que l’armée et prend l’avantage !

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Frappes synchrones… Saint-Dizier, Brest

Elle n’aura plus qu’à frapper de concert l’arsenal nucléaire disséminé en deux escadrons de Rafale, soit en théorie une quarantaine d’avions dont l’Histoire ne dis pas combien sont réellement en état de voler, déployés sur la base aérienne de Saint-Dizier en Haute-Marne. Normalement, ces Rafale peuvent emporter un arsenal de 54 missiles de croisière à tête nucléaire, les ASMPA, d’une portée d’environ 500 kilomètres. Leur rayon d’action peut être étendu grâce à la mise à disposition de 14 avions ravitailleurs A330–200 « Phénix » MRTT, ce qui permet d’envisager des raids longue distance. Une dizaine de Rafale Marine peuvent également embarquer des ASMPA sur le porte-avions Charles-de-Gaulle, sur ordre présidentiel. Seulement voilà, il n’y a plus de président, ce dernier a été atomisé dans son bunker élyséen.

Dans le même temps la Russie devra effacer de la carte les quatre SNLE de la FOST basée à l’île Longue, dans la rade de Brest (Finistère). Chacun étant équipé de 16 missiles balistiques M51 à portée intercontinentale d’environ 10 000 km, et de six têtes nucléaires indépendantes.

Frappes suivantes… éradication totale des fournisseurs d’armement…

Si nous poursuivons notre tour d’horizon des cibles prioritaires, il existe bon nombre d’usines françaises qui se retrouveraient de facto en première ligne des frappes :

– Thalès à Pont-Audemer, Limours et la Ferté Saint-Aubin,

– Naval Group à Lorient. Naval Group qui dispose de 10 sites de production en France, dont celui de Cherbourg où sont fabriqués dans le plus grand secret des sous-marins nucléaires. Secret de polichinelle dont les Russes ont les clés depuis bien longtemps désormais. L’industriel naval de défense assure la maîtrise d’œuvre d’ensemble de la fabrication des sous-marins. Donc, un seul coup au but bien ajusté d’un Satan et… plus de sous-marins !

– Dassault Aviation à Mérignac où naissent les Rafales. Un avion assemblé façon puzzle dont les pièces sont usinées sur des sites à Argenteuil, Argonay, Biarritz, Bourges, Brest, Brive, Cholet, Corbeil-Essonnes, Élancourt, Étrelles, Gennevilliers, Laval, Martignas-sur-Jalle, Mérignac, Poitiers, Seclin, Vendôme et Villaroche.

– MBDA premier missilier européen, à Selles Saint-Denis dans le Loiret,

– Safran à Montluçon et Châteaudun,

– KNDS France à Roanne qui est un important site de fabrication d’engins blindés de l’Armée de terre et qui doit assurer la commande de 530 blindés légers Serval destinés à l’Armée de terre française pour 2031. Commande de plus d’un milliard d’euros ! Des petits nouveaux capables d’embarquer des missiles sol-air et qui pourront être équipés pour la lutte anti-drones ou destinés à la communication tactique. D’ailleurs l’entreprise se fait fort d’être passée de 90 blindés par an sortis des chaînes d’assemblage à actuellement un par jour, et à termes de 450 par an. Sans oublier tout ce que produisent les sites de Bourges et de la Chapelle Saint Ursin.

Rien qu’en atomisant la ville de Bourges la Russie détruirait 17 entreprises du secteur de l’armement ainsi que la base militaire 707 Avord qui est la seconde plus grande base aérienne de France installée à Farges-en-Septaine. Quant à Tarbes ce sont quelques 15 000 corps d’obus qui sortent de l’usine chaque mois. Le châssis du véhicule porteur du canon Caesar est ainsi fabriqué par l’usine d’Arquus à Limoges, dans la Haute-Vienne.

Une partie de la poudre de l’Armée française va désormais être relocalisée en France par Eurenco qui accélère la modernisation de ses installations dans l’hexagone avec un programme de grands travaux sur ses sites de Sorgues, son siège dans le Vaucluse, et de Bergerac en Dordogne, avec notamment le dédoublement de la fabrication des poudres de gros calibre produites jusqu’alors en Suède. D’ici à la fin de l’année Eurenco va également ouvrir à Sorgues une nouvelle unité de fabrication d’hexogène, un composé chimique considéré comme l’un des explosifs militaires les plus puissants au monde, entrant notamment dans la composition du Semtex.

N’oublions pas au passage dans les cibles prioritaires Saint-Nazaire qui abrite les Chantiers de l’Atlantique d’où sortent un grand nombre d’unités de la Marine nationale : patrouilleurs, frégates, porte-hélicoptères amphibies, même le futur porte-avions de nouvelle génération construit en coopération avec Naval Group et Technicatome, il y en a de toutes les tailles et pour tous les goûts. Seulement voilà, un seul Kinjal bien ajusté et… plus de chantiers !

Ultimes frappes… les bases militaires gênantes

Une fois les PC de commandement de l’armée et les fournisseurs de l’armement atomisés, l’armée aurait beau faire elle se retrouverait toute nue. Toute nue certes, mais où exactement ?

Si j’étais russe… je frapperai dans le même temps la base aérienne 118 de Mont-de Marsan qui avec une piste longue de 3600 m, et une flotte aéronautique importante dont 45 aéronefs de type Rafale ferait une cible de choix. Sans oublier les plus actifs comme le 1ᵉʳ RPIMa et le 13ᵉ RDP. Le premier est spécialisé dans les opérations spéciales en milieu aéroterrestre, le second se charge de collecter tous types d’informations nécessaires à une mission. Et bien entendu le Commando parachutiste de l’air NO 10 ou CPA 10.

On dit cependant que le meilleur corps d’armée de France est celui de la marine nationale dont les commandos ont la même formation que les Navy Seals américains. Sachant que les commandos Penfentenyo sont chargés de la reconnaissance et du renseignement ; ceux de Jaubert et Trépel des extractions et des assauts en mer ; Montfort a un rôle d’appui et de neutralisation à distance ; qu’Hubert est chargé des missions sous-marines, je commencerais par ceux-là !

Frappes de destruction des voies ferrées…

Une grande partie du matériel de guerre – missiles, chars, etc. – fait partie du fret lourd transporté par la SNCF. La destruction des nœuds ferroviaires, des aiguillages et des voies stoppera en grande partie l’approvisionnement du front.

Les voies ferrées sont protégées de façon illusoire. Les chars, les missiles, les canons Caesar qui partent de Bourges, de Selles-Saint-Denis, ou de la région blésoise passent par la ligne Paris-Orléans. Il suffit juste de traverser un champ sur 500 m en toute impunité pour saboter les rails. Que ce soit au niveau des Aubrais jusqu’à Angerville et même au-delà, rien n’est plus facile. La ligne de Bordeaux passe également par Tours et Orléans. Des kilomètres de voies aisément accessibles. Et ce qui est valable pour cette ligne l’est également pour toutes celles qui se dirigent ensuite vers l’Allemagne. Idem pour le réseau ferroviaire en direction de la Roumanie !

Quoi qu’en pensent nos experts militaires des plateaux TV la Russie n’aurait en rien besoin de déplacer ses troupes jusqu’à Paris pour anéantir la France. Quand on possède un pays de seulement 543 940 km2, hors territoires d’Outre-Mer, qui ne détient d’aucunes ressources énergétiques ni minières, d’une armée dont le général Schill disait récemment qu’elle ne disposait que d’une brigade « bonne de guerre », on reste neutre. Face à un volcan en éruption, il faut savoir être raisonnable, surtout quand ce volcan fut de tout temps votre meilleur allié.

Valérie Bérenger