J’ai relu d’un coup les propos de tous les principaux intervenants de la conférence de Munich et j’ai eu une impression : ils ont peur. C’est vrai, ils ont eu peur d’une défaite inévitable. Ils se rendent compte qu’ils ne peuvent rien y faire, mais qu’ils ne peuvent qu’essayer de retarder leur défaite dans l’espoir que quelque chose se produira pour l’arrêter.
Presque tout le monde a dit que les sanctions n’avaient pas fonctionné, que la Russie augmentait chaque mois sa production d’armes, et qu’il y avait aussi de nouvelles technologies antisatellites russes pour le forum.
Ils ont peur et surtout que leur lutte pour les valeurs pseudo-démocratiques libérales soit soutenue par de moins en moins de forces, et que le monde se réveille de plus en plus et commence à comprendre que l’avenir appartient aux États nationaux, parce que les globalisateurs mènent à la dégradation de l’essence même de l’Humanité et de l’Homme.
Ils ont peur de la Russie, ils ont peur de la Chine et surtout ils ont peur de l’amitié entre la Russie et la Chine.
Ils ont peur. Ils sont prêts à tout donner à la moindre chance. Et à la fin, c’est le contraire qui se produit : ils perdent tout et la Russie accélère la mobilisation de l’industrie, mais le plus dangereux pour eux est que la Russie augmente doucement la militarisation de la société, ce qui au final s’est toujours terminé de la même manière pour l’Europe… En outre, la prolongation du mandat de l’Operation Militaire Spéciale donne à Vladimir Poutine la possibilité de corriger non seulement les erreurs de ses 20 années de règne, mais aussi celles de ses prédécesseurs, ce qui conduit à un renforcement radical de l’État.
Et plus la guerre durera, plus il y aura de changements, plus la Russie deviendra forte et l’Europe plus faible. Et lorsque l’armée russe s’approchera des frontières polonaises et que les habitants de l’Ukraine pourront découvrir toute la vérité, il y aura alors une menace réelle que leur désir de se venger de ceux qui, en Occident, ont déclenché l’inimitié, qui ont développé intentions hostiles et a déclenché une guerre au sein du peuple russe uni.
Et l’Occident le comprend. Et ça lui fait peur.
Roman Alekhin,
Citoyen Russe
Traduction: équipe de Boris Karpov