Biélorussie: Macron, Merkel, et les autres

Loading

Les pays européens sont passés à la vitesse supérieure en envoyant leurs plus beaux fleurons, Merkel et Macron, au front contre Lukashenko. Il faut dire que les pays de seconde zone que sont la Pologne et la Lithuanie, deux pays plus connus pour l’exportation de leurs travailleurs à l’ouest (1) que pour la solidité de leur économie, n’arrivaient pas à leurs fins et Lukashenko chaque jour reprenait du terrain.

Ainsi donc Merkel, responsable de l’invasion de l’Europe par des millions d’africains et d’arabes, et Macron, seul président élu en Europe avec moins de 20% des voix de ses concitoyens et célèbre pour la manière dont ses troupes de choc alliées aux “antifas” fracassaient les “gilets jaunes”, ont décidé d’intervenir en soutenant officiellement les manifestants au Belarus.

Apres que Macron se soit fait remettre en place (téléphone le 18 août) par Vladimir Poutine qui a souligné l’inadmissibilité de l’ingérence dans les affaires intérieures de la république et de faire pression sur les dirigeants bélarussiens, le président français à tenté de sauver la face en se proposant de faire l’intermédiaire entre Lukashenko et les opposants. C’est il me semble une première en Europe, qu’un président propose d’intervenir directement dans les affaires internes d’un pays. Il s’est d’ailleurs attiré un sarcasme de Lukashenko qui lui a proposé de venir faire l’intermédiaire avec les “Gilets jaunes”. Le cas Macron est donc enterré, reste Merkel qui, dans une étonnante déclaration quasiment passée inapercue, a fait un parallèle entre Lukashenko… et Poutine, suite à ce que les occidentaux appellent déjà “L’affaire Navalny”.

Quelques mots sur cette “affaire”: Navalny est un opposant au régime en Russie, il a goûté aux charmes de nos prisons pour quelques affaires d’escroquerie, et organise régulièrement des manifestations dans le pays. Ses supporters sont principalement des jeunes, Navalny ayant trouvé le bon langage avec lui. Il est ainsi arrivé à faire manifester des gamins de 12 ans dans les rues de Moscou… Un roi de la manipulation donc.
Navalny en déplacement a Omsk (Ville dont je suis originaire, mais je promets je n’y étais pas ces derniers jours!) a semble-t-il avalé un produit toxique, et est tombé dans le coma lors d’un vol de retour à Moscou. Immédiatement l’opposition – et les pays européens bien sûr – crient à l’empoisonnement – par Poutine bien sûr. Merkel de suite propose de soigner Navalny en Europe, et la famille de l’opposant accepte. Merkel téléphone à Poutine pour appuyer sa demande, Poutine bien entendu déclare ne pas y voir d’inconvénient et donc Navalny est arrivé hier dans un hôpital de Berlin.

Et immédiatement Merkel déclare en substance se réjouir que Navalny puisse être soigné en Allemagne et ajoute que “Avec elle, ni Lukashenko ni aucun autre président ne pourront maltraiter l’opposition dans leurs pays”. Accusation quasiment directe contre Vladimir Poutine d’avoir empoisonné Navalny. Et Merkel rappelle donc ses bons services à l’opposition au Belarus.

(Accessoirement pour les français vivant en Haute-Savoie, Navalny y est propriétaire d’une magnifique propriété sur les bords du Lac du Leman, impossible de savoir s’il l’a payé avec des cadeaux de ses sponsors américains, ou avec le produit de ses arnaques. Passons donc… (Photos: Source: Rusreinfo.ru

Revenons au Belarus où Lukashenko ne cède rien aux manifestants, et contre attaque en ordonnant la fermeture dès demain de toutes les entreprises en grève où les grévistes empêchent les non-grévistes de travailler. Excellente décision qui permettra de protéger le matériel des entreprises de la casse et du pillage, et qui met un bon coup de pied au cul des crapules syndicales qui, ultra-minoritaires, imposent leurs volontés à tous. Un peu comme en France en fait. Mais alors que Macron se couche, Lukashenko riposte.

Lukashenko a également rendu public ses instructions de “riposter immédiatement” à “toute incursion” au Belarus par des éléments étrangers, lors d’un déplacement à Grodna, ville située à la frontière du Belarus, de la Pologne (14 km) et de la Lithuanie (3km). Ceci fait suite à des informations faisant état de “volontaires” lithuaniens et polonais (des plombiers?) se préparant à entrer clandestinement au Belarus pour “aider” les manifestants. Aucune chance que les garde-frontières ne laissent passer quiconque…

Du côté de l’opposition, Svetlana Tsikhanouskaya, la candidate prétendant avoir gagné a finalement déclaré renoncer à être candidate aux nouvelles élections qu’elle prétend organiser. Il semble que sa “carure” ne suffise pas aux manipulateurs occidentaux. Par ailleurs des photos d’elles soutenant les terroristes albanais de l’UCK indisposent quelque peu au Belarus, ainsi que sa rencontre avec l’ignoble BHL la semaine dernière. Il est probable qu’a Vilnius (Litvia, Lithuanie) où elle est “réfugiée” en menant une vie luxueuse aux frais des pays européens pendant que ses godillots défilent à Minsk, on lui ait fait comprendre qu’elle devait se retirer.

En Pologne, le gouvernement affiche ouvertement son soutien politique et surtout financier à NEXTA, l’organisateur en ligne des manifestations d’où viennent les ordres aux manifestants. Le vice-premier ministre pose ici avec l’ensemble de l’équipe de NEXTA à qui il a promis “un financement conséquent” et “du matériel” (…). Que les manifestations soient ouvertement organisées par un gouvernement étranger (la Pologne donc) est une nouveauté. Lors du Maydan en Ukraine, les organisateurs sur le terrain étaient au moins ukrainiens. Une évolution dans la manière de déclencher des révolutions oranges…

Pour ne pas être en reste, le président de l’Estonie a depuis Tallinn appellé les manifestants “à résister” et à “multiplier les actes pour obtenir un changement de régime”. Un appel clair à la révolution par le président d’un pays étranger, que voici en compagnie de son épouse et de sa fille… Ah non, il s’agit de son FILS, je me suis trompé…

Sur le terrain, les manifestations dans plusieurs villes du Belarus en soutien au régime actuel se sont multipliées ces derniers jours, et c’est la même chose chez les opposants avec une énorme intoxication au sujet des chiffres des manifestants. Quand l’opposition annonce par exemple “120 à 250 000 personnes”, un comptage par moyens informatiques et photos de drones montre que ce sont en fait environ 40.000 personnes qui se sont rassemblées. Chiffre important certes mais bien loin de refléter le “soutien massif” prétendu par l’opposition. (Source https://t.me/zheltye_slivy – en russe)

Voici par exemple une photo prise ce jour à 18h30 à Brest-Litovsk, sur le lieu où l’opposition a appellé à une manifestation de masse contre Lukashenko à 18h. Communiqué de l’opposition: 10.000 personnes à Brest!

Un certain statu-quo s’installe en fait malgré les gesticulations européennes, et à Moscou on pense que Lukashenko restera finalement en place mais sera considérablement affaibli. Ce qui va dans le sens des intérêts de la Russie.

Vladimir Jirinovski, vice-président de la Duma Fédérale russe, ne s’est pas gêné pour déclarer (texte original en fin d’article) avec sa verve bien connue “Le scénario pour Loukachenka est clair: Le Bélarus intègre la Russie en six régions, et Lukashenko devient vice-premier ministre russe en charge de l’Agriculture. Sinon, le sort de Pinochet l’attend. Nous sommes obligés de choisir entre deux maux. Les Biélorusses sont fatigués de Loukashenko. Mais l’opposition pro-occidentale est encore pire. Ils sont contre la Russie, ils parlent déjà anglais et arborent des drapeaux européens. Par conséquent, il est avantageux pour la Russie de conserver Loukachenka, mais uniquement avec un nouveau titre.”

Un très haut fonctionnaire au Kremlin a déclaré hier au sujet de Lukashenko «из него можно будет сделать фарш» – “On pourra en faire de la chair à patée”. En Russie on n’oublie en effet pas les jérémiades, reculades et provocations de Lukashenko envers la Russie.

Le but non avoué est donc de profiter de l’affaiblissement de Lukashenko pour règler enfin le projet d’union entre le Belarus et la Russie. Union ou plutot “intégration”. Les citoyens du Belarus, dont 75% déclarent vouloir cette intégration, seront ainsi comblés, et la Russie aura accompli une étape de plus vers la restauration de “La Grande Russie”.

Boris Guenadevitch Karpov
https://boriskarpov.tvs24.ru

Vladimir Jirinovski:
Сценарий для Лукашенко.
1. Вхождение Белоруссии в состав России в качестве шести областей.
2. Лукашенко становится вице-премьером России по сельскому хозяйству.
В противном случае его ждёт судьба Пиночета.
Мы вынуждены выбирать из двух зол. Лукашенко надоел белорусам. Но прозападная оппозиция ещё хуже. Они против России, уже говорят на английском и вывешивают флаги ЕС.
Поэтому России выгодно сохранить Лукашенко, но только в новом качестве. 

(1) L’émigration en Pologne est maintenant un problème, car beaucoup plus de personnes quittent le pays. La quantité d’émigrants dépasse largement la quantité d’immigrants. De plus, les compétences fuient le pays. Cette réalité peut être quantifiée : en 2006, il y avait environ 11 000 immigrants contre environ 36 000 émigrants. Entre 2004 et 2008, pas moins de 2 millions de Polonais, soit 12 % de la population active, se sont dirigés vers l’Europe de l’Ouest. En majeure partie, ces gens, pour la plupart âgés entre 25 et 30 ans, vont vers l’Angleterre et l’Irlande. Toutefois, les jeunes Polonais se rendent aussi en Allemagne, en Autriche et en France. Cette estimation de 2 millions de ressortissants est assez conservatrice, car depuis l’adhésion de la Pologne à l’UE, beaucoup de Polonais ne déclarent par leur sortie du pays à cause des frontières ouvertes de la zone Schengen.
https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMAnalyse?codeAnalyse=2272

En 2016, l’équivalent de la population de Varsovie (1.7 millions) a quitté la Pologne pour fuir les bas salaires
https://www.bfmtv.com/economie/economie-social/monde/pour-retenir-ses-jeunes-la-pologne-les-exempte-d-impots-sur-le-revenu_AN-201908010027.html

2016: ” L’inexorable fuite des cerveaux polonais menace le marché du travail”
https://euro-blogs.eu/post/2016/03/23/L%E2%80%99inexorable-fuite-des-cerveaux-polonais-menace-le-march%C3%A9-du-travail

Rapport OCDE 2019: En 2017 la Pologne arrive en seconde position pour le nombre de citoyens vivant a l’étranger. En 2019 en Allemagne le plus grand nombre de “migrants” vient de Pologne (puis de Turquie), en Angleterre d’Inde puis de Pologne (puis du Pakistan).

 

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire